« Quand je recevais des gens en difficulté je regardais toujours chez eux les choses positives »
Mgr Didier Léon Marchand, évêque émérite du diocèse de Valence vient de célébrer son 70e anniversaire d’ordination. A près de 100 ans, celui qu’on appelle l’évêque des trois papes, s’est confié sur sa vocation et sur des moments de vie au micro de Jean-Marie Portero de RCF Drôme. Retrouvez quelques extraits de la rencontre, ainsi que l’entretien audio.
La foi est quelque chose qu’on reçoit. Mes parents étaient très croyants. Nous allions à la messe ensemble. Ils ne nous obligeaient à rien. Une fois en passant dans le couloir de la maison, la porte était entrouverte et je les ai vu prier ensemble tous les deux dans leur chambre. Ça a fait plus que tous les discours. Ça m’a marqué.
Ce qui me fait lever le matin c’est que je dois vivre. Ma vie est rythmée par la prière, la messe est encore au cœur de ma vie et je pense qu’elle le restera jusqu’à la fin. Ce qui me motive aussi c’est l’accueil des autres, et les retraites que je prêche à l’extérieur. Je viens d’ailleurs d’en terminer une en Alsace. C’est pour des gens divers. On me donne un thème et je fais une retraite qui dure 7 jours à raison de 3 conférences par jour. Ça ne fatigue pas. Je fais ce qui vient, ce qu’on me demande, et voilà.
La vie que nous avons à vivre est riche de choses extraordinaires qu’on ne voit pas. Il faut regarder sa vie non pas pour voir ce qui ne marche pas mais pour voir ce qui fait que nous sommes capables d’accueillir d’autres. Tant qu’on est capable d’accueillir d’autres, on est vivant. Quand on n’est plus capables, on est mort. Il est bon d’avoir dans le cœur la joie. Si on n’a plus de joie aucune, si on est triste, on ne peut pas vivre. Vivre avec une joie de vivre, c’est une grâce de Dieu, la vie est extraordinaire.
Le monde est en pleine évolution, il faut des hommes et des femmes pour le repérer et le mettre en valeur. On doit regarder l’aspect positif des choses. Ma vie est marquée par ça. Quand je recevais des gens en difficulté je regardais toujours les choses positives.
Les personnes qui ont vraiment marqué ma vie sont surtout les pauvres, ceux rencontrés dans des situations difficiles. Dans ces moments, on ne doit pas se contenter de se regarder soi. Je devais essayer de voir dans l’autre ce qu’il a de positif. C’est d’ailleurs un peu ça la vocation de prêtre. Ce n’est pas tant de faire des cérémonies mais c’est d’être proche et d’entendre ceux qui viennent parler ou demander sans en avoir l’air, et c’est de les soutenir