Histoire et saints du diocèse

Le christianisme est d’ancienne implantation dans notre région. L’arrivée de l’Évangile à Valence serait datée de la fin du IIe siècle, par des disciples de Saint Irénée. De la première évangélisation à aujourd’hui, le diocèse de Valence a connu de nombreuses évolutions au cours des siècles et son histoire a été marquée par de grands saints.

La légende qui attribue l’évangélisation de Valence à des disciples de saint Irénée, à la fin du IIe siècle, est généralement considérée par les historiens comme plausible.
Les sièges épiscopaux apparaissent entre la fin du IIIe siècle et le début du Ve : saint Nicaise, évêque de Die, est le seul évêque gaulois à signer au Concile de Nicée en 325 ; Verus siège à Vienne en 314 ; saint Émilien accueille le premier Concile de Valence en 374.
Et, s’il faut attendre 517 pour trouver un document sûr attestant un évêque à Saint-Paul-Trois-Châteaux, la tradition liturgique a gardé la mémoire de ses prédécesseurs.

Le Moyen-Âge vit fleurir les monastères dans la région, dont un demeure encore vivant aujourd’hui : Aiguebelle, fondé en 1137. La ville de Valence garde mémoire de celui de Saint-Ruf, chef d’Ordre international de plus de 800 chapitres canoniaux de la Norvège et l’Islande à la Grèce et au Portugal.
Un Drômois, Hugues de Romans, évêque de Die, puis de Lyon, fut comme légat du Pape le redoutable promoteur de la réforme grégorienne en Gaule. En 1080, il propose comme évêque de Grenoble un chanoine de Valence : saint Hugues de Châteauneuf-sur-lsère qui, avec son ancien maître saint Bruno, fonde, en 1083, la Grande Chartreuse.
En 1095, se rendant au conseil de Clermont, le Pape Urbain II consacre la cathédrale de Valence dont l’évêque Gontard – autre agent de la réforme grégorienne – vient d’entreprendre la construction.
Le XIIe siècle vit se manifester, dans un monde en profonde mutation, les bienfaits de la réforme monastique de Citeaux : autour de Jean, abbé de Bonneveaux au diocèse de Vienne, apparaissent Amédée d’Hauterives, cousin de l’empereur, qui se fait frère convers et participe à la fondation de l’abbaye de Léoncel, et Hugues de Châteauneuf qui devient le deuxième abbé du nouveau monastère, ainsi que leurs familles, pépinières de saints. Saint Jean sera évêque de Valence de 1141 à 1145, tandis que saint Hugues deviendra à son tour abbé de l’Abbaye de Bonnevaux, surnommée « la mère des saints ».
En 1275, le Pape Grégoire X, ancien clerc de Valence, unit les diocèses de Valence et de Die pour les protéger des prétentions des comtes du Valentinois. L’union durera jusqu’en 1687.
La fin du Moyen-Âge reste marquée par la figure de Béatrix d’Ornacieux, religieuse cartusienne, témoin de la mystique de son temps.
En 1452, le Dauphin Louis II (futur roi Louis XI) fonde à Valence une Université qui compte une faculté de théologie.

La Réformation sera l’occasion de terribles combats. Elle est introduite dans un premier temps par le clergé (Michel d’Arande, évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux en 1526, et Pierre Gay, prêtre de Die à la même époque). Les premiers pasteurs valentinois apparaissent autour de 1555.
Dans un climat de guerres et d’exécutions, trente-huit Églises réformées sont « dressées » dans ce qui constitue l’actuel département de la Drôme. Elles seront balayées par l’Édit de Fontainebleau qui, en 1685, révoque celui de Nantes.
Le XVIIe et le XVIIIe siècles sont ceux de la Réforme catholique. Des évêques réformateurs (les Suares à Vaison, les Gelas de Lébéron à Valence et Die) s’appuient sur un courant spirituel que, dans la suite du Concile de Trente, servent de nouvelles congrégations (Visitation, Ursulines, Récollets, Capucins, Missionnaires du Saint-Sacrement, Dames Trinitaires). Ils animent des laïcs formés par les « missions », regroupés en confréries et associations, dirigent un clergé renouvelé par l’institution du séminaire (en 1639, quatre ans avant Saint-Sulpice) et la formation permanente (les « Conférences »). Un homme et une femme symbolisent cet effort : Christophe d’Authier de Sisgau (+ 1667) et Marie de Valence (+ 1648).

La Révolution frappe de plein fouet des églises florissantes. Le choix ou le refus de l’adhésion à la Constitution civile du clergé blesse gravement l’unité des catholiques. Les églises paieront leur tribut au martyre (religieuses exécutées à Orange, prêtres déportés ou fusillés).
En 1799, le Pape Pie VI, prisonnier, meurt à Valence.
Le Concordat, créant le nouveau diocèse, le confie à un ancien constitutionnel, le Frère Bécherel, qui, appuyé sur Jean-Joseph Mézard, ancien sacramentin, vicaire général et conscience du diocèse, va réorganiser l’Église.
Une suite d’évêques préoccupés par la pastorale des vocations va veiller sur un diocèse qui vit les grandes heures du catholicisme du XIXe siècle : Rivoire de la Tourette(+ 1840) ; Chatrousse (+ 1857) ; administrateurs efficaces : Lyonnet (1857-64) ; combatifs : Cotton (+1905), Chesnelong (1906- 12). L’actuel diocèse de Valence a été constitué par le Concordat de 1801 de fractions plus ou moins importantes de huit anciens diocèses : la partie drômoise de l’ancien diocèse du Valentinois, une partie importante de l’ancien diocèse de Die, la quasi totalité de celui de Saint-Paul-Trois-Châteaux, soixante-quinze paroisses du diocèse de Vienne, dix-huit de celui de Vaison, quelques-unes de ceux d’Orange, Gap, Sisteron. C’est en souvenir de ces anciens diocèses que, depuis 1911, le titre épiscopal inclut Valence, Die, et Saint-Paul-Trois-Châteaux.

Le XXe siècle commence dans la dynamique des associations catholiques (patronages, sociétés sportives, cercles ouvriers, syndicats agricoles, union catholique des cheminots).
Le Sillon tient une grande place. Dans ce courant devaient naître les grandes heures de l’Action catholique, des mouvements de l’enfance et du scoutisme.
La Seconde Guerre Mondiale verra renaître le temps des martyrs (le jociste Jean Perriolat, par exemple). Des évêques marquants, du douloureux Emmanuel Martin de Gibergues au peu banal Camille Pic, accompagnèrent ces temps pleins d’ardeur missionnaire.
Aujourd’hui, le père Pierre-Yves Michel – nommé le 4 avril 2014 – est évêque de Valence depuis le 29 mai 2014. Il est ainsi le 92e évêque du diocèse et succède au père Jean-Christophe Lagleize, évêque de Valence de 2002 à 2013, et au père Didier-Léon Marchand, évêque de Valence de 1978 à 2002.

Les saints du diocèse

Les deux frères Pétrone et Marcel sont nés en Avignon. 

L’aîné, Pétrone, d’abord moine à Lérins, devient évêque de Die vers 453. Mort le 10 Janvier 463, il est devenu le patron de ce diocèse. 
Marcel, élevé près de son frère, en devient le diacre ; puis il est choisi pour lui succéder dans des circonstances politiques difficiles, résultat des querelles ariennes. Marcel sera même exilé quelques temps. Il meurt en 510, à Barjols dans le Var, au cours d’un pèlerinage à Rome. 
Saint Ulphin, évêque de Die au IXe siècle, a écrit sa vie.

Né vers 780, dans une noble famille lyonnaise, Barnard servit dans les armées de Charlemagne et se maria pour répondre au désir de son père. 
Après la mort de ses parents, il fonde l’abbaye d’Ambronay, en Bugey, où il se fait admettre quelques années plus tard et en devient l’abbé. 
Le siège étant vacant, en 810, il est évêque de Vienne et il fonde, aux limites de son diocèse, le monastère qui est à l’origine de la ville de Romans et qu’il établit en l’honneur des saints apôtres. Il aimait y séjourner. 
Il y est mort le 22 janvier 841. Son culte y perdure.

La vie de saint Marius a été écrite peu après la mort du saint, vers la fin du VIe siècle. 
Originaire d’Orléans, sa renommée le fit élire abbé du lointain monastère de Bodon, aux confins des diocèses de Gap, Die, Vaison et Sisteron. On pense que ce monastère avait été fondé par Lérins, ou par saint Césaire d’Arles. 
Saint Marius eut parmi ses disciples, Lucrèce, qui devint évêque de Die et qui présida à sa sépulture. Les reliques du saint abbé furent transportées plus tard dans l’église de Forcalquier dont il devint le titulaire. 
Le village de Saint-May, près de Rémuzat, maintient le nom et le culte de saint Marius.

Le fait pour l’évêque Paul, à défaut de documents historiques, d’avoir donné son nom à la cité épiscopale du Tricastin et d’être devenu le patron de ce diocèse, implique la certitude d’un épiscopat important, sans doute le premier de cette cité. 
Est-ce lui qui a signé les actes du Concile de Valence en 374, avec Émilien, le premier évêque de cette ville ? Ce n’est pas impossible.

Avit, comme son frère Apollinaire, est né à Vienne après 450. 
À la mort de son père Hesychius, il lui succède sur le siège de Vienne vers 494-518. 
Il fut l’âme de la vie catholique dans le royaume des Burgondes, encore en partie ariens. 
À son initiative, en 517, vingt-cinq évêques se réunirent en Concile à Epaone (Albon ?). 
Il s’est félicité de la conversion de Clovis et il amènera à la foi catholique le roi burgonde Sigismond. 
Avit a laissé des homélies, des lettres, des poèmes de qualité. 
Il meurt vers 525 à Vienne où son souvenir est toujours vivant

Guigues, né dans le diocèse de Valence et cinquième prieur de la Chartreuse, a écrit sa vie. 
Le père de saint Hugues s’est retiré à la Chartreuse pour y finir ses jours, son frère, le père ou le grand-père de l’abbé de Léoncel, à l’abbaye de saint Ruf à Valence. 
Sa soeur, Berlie, a fondé le monastère des cisterciennes qui prendra le nom de Vernaison et se transportera plus tard dans les murs de Valence. Une de ses nièces y reçut le voile.

L’évêque de Grenoble est né vers 1053 à Chateauneuf-sur-Isère dans la famille des seigneurs du lieu. 
Chanoine de l’Église de Valence, il fut associé à la réforme entreprise par Grégoire VII et son légat, Hugues, évêque de Die. 
Devenu évêque, il accueillera saint Bruno au désert de Chartreuse. Il aurait voulu embrasser lui-même la vie monastique à la Chaise-Dieu. 
Il meurt après plus de cinquante ans d’épiscopat, le 1er avril 1132.

Les saints martyrs Félix, prêtre, Fortunat, et Achillée, diacres, sont considérés comme les fondateurs de l’Église de Valence, à l’initiative de saint Irénée de Lyon, vers les années 180. 
L’histoire ne peut en donner la preuve et la passion des martyrs, (VIe siècle), est sans autorité.
Mais, si nous ignorons tout des origines chrétiennes de notre diocèse, la fête d’aujourd’hui nous permet de célébrer et d’invoquer nos pères dans la foi. Ils nous ont apporté le message du Christ et ils demeurent nos protecteurs auprès de Dieu.

Originaire de Lyon et né vers 1079, le futur évêque de Valence appartint au clergé de sa ville natale dont Hugues de Die était le pasteur. 
Entré à Cîteaux, il sera condisciple de saint Bernard et comme lui placé très vite à la tête d’une fondation : Bonnevaux près de Vienne. Il en fera une pépinière de saints. Il y reçut Amédée de Clermont, seigneur d’Hauterives, avec son fils le futur Amédée de Lausanne et seize de ses vassaux. 
Plusieurs monastères doivent à saint Jean leur fondation : Tamié, Mazan, et Léoncel en 1137. 
Élu évêque de Valence en 1141, il succédait à Eustache, de la famille des comtes de Valentinois que saint Barnard avait vainement essayé de ramener à ses devoirs et que Innocent Il, pape, finit par déposer. 
Mais saint Jean devait mourir dès 1145 en la fête de saint Benoît. 
Sa fête traditionnelle, le 26 avril, rappelle la date de son ordination épiscopale. Sa vie a été écrite par un contemporain. 
On voit les vestiges de son tombeau près de la porte nord de la cathédrale.

Saint Andéol est vénéré comme l’apôtre du Vivarais. 
Nous sommes réduits à l’ignorance sur son activité réelle. 
Sa légende en fait un sous-diacre, disciple de saint Polycarpe et de saint Irénée. Il aurait été martyrisé non loin de Pierrelatte mais il reçut la sépulture sur l’autre rive du Rhône, là où s’élève la cité qui porte son nom : Bourg-Saint-Andéol. 
On voit encore dans l’église le sarcophage gallo-romain qui serait le tombeau du saint martyr.

Le nom de saint Mamert, évêque de Vienne, apparaît en 463.
Son influence a certainement été grande sur cette famille exceptionnelle, dont le père et le fils cadet seront ses successeurs et, le fils aîné, notre saint Apollinaire.
On doit à Mamert l’organisation des Rogations ; il en fit un triduum à date fixe, avec jeûne et rituel déterminé.
Il serait mort vers 477. Son corps, transporté au VIIe siècle à Orléans, y fut brûlé par les calvinistes et ses cendres dispersées.
Saint Mamert a laissé le souvenir d’un bon pasteur, soucieux des besoins de ses ouailles, même les plus élémentaires ; il savait bien tout ce que Jésus veut nous dire quand il nous fait demander à son Père notre pain quotidien.

Originaire d’Autun, Didier devint évêque de Vienne vers 595. 
Il fut le correspondant de saint Grégoire le Grand. 
La reine Brunehaut ne lui pardonna pas ses remontrances : elle le fit d’abord déposer et exiler puis, quatre ans après, vers 607, assassiner dans le village, qui s’appelle maintenant Saint-Didier-sur-Chalaronne (Ain).

Pothin, venu d’Orient à Lyon vers 122, fut le premier évêque de cette ville. 
Plus que nonagénaire, il fut martyrisé en 177 avec un groupe de chrétiens – nous connaissons 43 noms – dont les plus célèbres sont le diacre Sanctus, le néophyte Maturus, Attale, une des plus fermes colonnes de l’Église lyonnaise, l’esclave Blandine, et le jeune Pontique âgé de 15 ans. Une précieuse lettre des Églises de Lyon et de Vienne aux chrétiens d’Asie nous rapporte leurs supplices. 
Leurs corps furent enfin brûlés et les cendres jetées dans le Rhône. 
Leur témoignage est le fondement de la foi de notre Église

Né à Foncouverte, dans l’ancien diocèse de Narbonne en 1597, Jean-François Régis entre à 19 ans dans la Compagnie de Jésus. 
Ordonné prêtre le 16 juin 1630, il devient l’apôtre du Vivarais (dont certains territoires appartiennent alors au diocèse de Valence), du Forez et du Velay. 
Il travaille avec ardeur à refaire l’unité de l’Église et à l’évangélisation des campagnes. 
Il meurt à La Louvesc le 31 décembre 1640. 
Son tombeau attire encore de nombreux pèlerins.

Evêque du Tricastin à une date inconnue, Martin devenu lépreux, se serait retiré près de Taulignan dans une solitude qui garde son nom et où l’on voit les restes d’une chapelle qui lui fut dédiée. 
Les reliques du saint furent transférées d’abord à Alençon, près de La Roche-Saint-Secret, puis, en 1398, à Valréas, dans la chapelle des Cordeliers. 
Elles sont vénérées aujourd’hui dans l’église paroissiale.

Les trente-deux religieuses, martyrisées à Orange en juillet 1794, ont été béatifiées par le pape Pie XI le 10 mai 1925. 
Six étaient nées sur le territoire actuel du diocèse de Valence : deux à Bouvante, les autres à Pierrelatte, Baume-de-Transit, Tulette et Livron. 
Toutes firent avec la plus grande joie le sacrifice de leur vie pour rester fidèles aux engagements de leur profession religieuse.

Moine de Cluny puis évêque d’Ostie, Eudes de Chatillon devint le pape Urbain II en 1088.
Le 5 août 1095, il consacrait notre église-cathédrale avant de se rendre à Clermont pour y lancer la première croisade.
Un ancien chanoine de Valence, Adhémar de Monteil, évêque du Puy, sera son légat auprès des croisés.
Au moment de la prise de Jérusalem, le pape Urbain Il fut appelé à la Jérusalem céleste, le 29 juillet 1099.

Bâtie en l’honneur de la Vierge Marie et des saints Corneille et Cyprien, notre église-cathédrale a été consacrée par Urbain Il, assisté de douze évêques, le 5 août 1095. 
Le pape se rendait à Clermont pour y lancer la première croisade. 
La cathédrale conserve le cœur de Pie VI, mort à Valence le 29 août 1798. 
Elle a été érigée en basilique par Pie IX, le 4 mai 1847.

Saint Venant fut évêque de Viviers au début du VIe siècle. 
Il participa à plusieurs conciles provinciaux notamment celui d’Epaone en 517. 
Ses reliques confiées aux bénédictines de Soyons alors au sein du diocèse de Valence, furent amenées dans la ville épiscopale par les moniales au moment où elles y installèrent leur monastère. 
Ces reliques furent l’objet d’un pèlerinage très populaire. 
Elles sont conservées aujourd’hui à l’église Saint-Jean-Baptiste de Valence.

Né vers 1110, dans la famille des Seigneurs d’Hauterives, il accompagne son père, Amédée l’ancien, à l’abbaye de Bonnevaux fondée et dirigée par Jean, futur évêque de Valence. 
Il se fait lui aussi cistercien mais à Clairvaux, sous la conduite de saint Bernard. 
Abbé de Hautecombe en 1139, il est élu évêque de Lausanne dès 1145. 
Mêlé à la politique de son temps, il fut, par amour de la paix, l’arbitre de nombreux conflits. 
Pasteur tout dévoué à son Église, il fut aussi un prédicateur apprécié. 
On lui doit huit homélies en l’honneur de la Vierge. Pie XII les a citées en 1950 comme témoignage de la foi en l’assomption. 
Il est mort le 27 août 1159 à Lausanne où son tombeau et ses restes furent découverts en 1911.

Le pape Grégoire X s’est dit lui-même fils de l’Église de Valence : « Nous sommes d’autant mieux disposés à la favoriser que nous l’aimons d’un amour plus tendre. Nous ne pouvons, en effet ignorer et même bien des fois ce souvenir se présente à notre mémoire, cette Église nous a autrefois réchauffé sur son sein ; elle a eu pour nous, enfants, des entrailles de mère et nous a nourris de son lait. Voilà pourquoi maintenant qu’elle reconnaît pour père celui que naguère elle appelait son enfant, nous nous sentons pour elle remplis de dévouement et pénétrés d’une affection vraiment paternelle. »
Mais nous ignorons les circonstances qui ont amené à Valence le jeune Visconti né à Plaisance en 1210. 
Il sera plus tard chanoine de Lyon puis archidiacre de Liège au service de Guillaume de Savoie qui avait été précédemment administrateur du diocèse de Valence. 
Le 1er septembre 1271, il est élu au souverain pontificat. 
En 1274, il convoque à Lyon un concile où sera proclamée une union des grecs et des latins qui sera sans lendemain. 
Alors qu’il regagnait Rome, il meurt à Arezzo le 10 janvier 1276. Son culte a été reconnu en 1713.

Parmi les victimes des 2 et 3 septembre 1792 à Paris, 191 ont été béatifies en 1926 par le pape Pie XI. 
Jacques-Alexandre Menuret est l’un de ces bienheureux. 
Natif de Montélimar, il en fut le curé pendant quelques années. 
La Révolution le trouve à Paris où il est supérieur d’une communauté de prêtres. 
Il a été mis à mort dans le jardin des Carmes.

Originaire de Garrigue, diocèse de Nîmes, Bertrand fut l’un des tout premiers compagnons de saint Dominique. 
Placé par lui à la tête du couvent de saint Romain de Toulouse, puis envoyé à la fondation du couvent de saint Jacques de Paris, il devint le premier provincial de Provence en 1221. 
Il meurt après 1230 au monastère des cisterciennes de Bouchet dont l’église conserve la pierre tombale du bienheureux. Son souvenir y est toujours vivant.

Vers 1143, Ulric évêque de Die se retirait à la Chartreuse. 
Plus tard, trois chartreux prendront place dans la lignée de ses successeurs à la tête du diocèse : Bernard, prieur de Portes vers 1176, Étienne, de Portes également, en 1213, Didier de Lans, prieur de Durbon, dès 1214. 
Tous sont considérés comme des saints, mais seul Étienne a reçu un culte liturgique à la suite de nombreux miracles obtenus à son tombeau.

Saint Émilien est le premier évêque connu à Valence. 
Vers 360, il consacre avec son ami Eusèbe de Verceil, à peine revenu d’exil, le premier évêque d’Embrun, Marcellin. 
En 374, il participe au premier Concile de Valence qui rassemble vingt-deux évêques de toutes les régions de la Gaule et qui statuera sur la pénitence et l’admission aux ordres. 
A-t-il pris part au Concile de Sardique qui réhabilita saint Athanase, vers 343 ? On a des raisons de le penser.

Fils du seigneur de Sassenage, près de Grenoble, Ismidon fit une partie de ses études à l’ombre de la cathédrale de Valence et devint ensuite chanoine de Lyon. 
Elu évêque de Die vers 1097, il y meurt un 30 septembre, probablement, en 1115. 
Très lié avec Hugues, archevêque de Lyon et légat du pape, autrefois évêque de Die, il le représente en différentes occasions et l’accompagne en Terre Sainte. 
Ismidon a laissé le souvenir d’un pacificateur adroit et désintéressé.

Apollinaire est né vers 453 et probablement à Vienne dont son père, le sénateur Hésychius, devait devenir l’évêque après la mort de saint Mamert et aura pour successeur son fils cadet Avit. 
La famille était originaire d’Auvergne et apparentée à saint Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont. 
Évêque de Valence, avant 492, Apollinaire participe au Concile d’Epaone en 517 et peu après à celui de Lyon. 
Certaines décisions prises alors indisposèrent le roi Sigismond. 
Apollinaire aurait été exilé quelque temps. C’est lui qui obtint de son frère Avit la publication de ses poèmes ; l’un d’eux, écrit pour leur sœur Fustine, célèbre la beauté de la virginité. 
Saint Apollinaire eut à défendre l’authentique foi de l’Église en la parfaite divinité du Christ alors que des séquelles de l’arianisme troublaient les esprits. 
Le temps ne devait pas entamer sa réputation de sainteté. 
Au XIe siècle, son corps fut transporté dans la nouvelle cathédrale qui finit par porter son nom, bien qu’il n’en soit pas le titulaire. 
Ses reliques ont été dispersées par les calvinistes entre 1562 et 1567. 
Saint Apollinaire a été reconnu comme le patron du nouveau diocèse de Valence constitué après la Révolution.

La bibliothèque du Vatican possède un manuscrit du XIe siècle qui reproduit la vie de sainte Galle. 
En présence de sept évêques, elle reçoit le voile des vierges à Valence, qui l’invoquera par la suite dans ses solennelles litanies et gardera vivant son culte. 
Revenue dans son pays, le Pagus Baginensis, une vallée des environs de Nyons, elle en devient la bienfaitrice grâce à sa continuelle intercession. 
Elle sauve la population assiégée par les barbares. 
On l’ensevelit à Bagenum, dans une église dédiée à saint Étienne mais qui portera bientôt, comme le village lui-même, le nom de Sainte-Jalle. 
Le contexte religieux et social semble fixer cette vie à la fin du VIe siècle.

La tradition, qui fait de Restitut l’aveugle de l’Évangile et le premier évêque du Tricastin, est invérifiable.
Au VIe siècle, on vénère son tombeau dans une église qui est à l’origine du village de Saint-Restitut.
Parmi ses successeurs, plusieurs ont laissé pareillement une réputation de sainteté. Nous ne connaissons que leurs noms : Sulpice, Boniface, Maximin, Castorin, Michel.
Saint Amant a laissé son nom à une des plus anciennes fondations monastiques de nos régions près de Montségur et saint Torquat a donné le sien à un prieuré dont subsiste la chapelle dans un hameau de Suze-la-Rousse.

L’Église actuelle de Valence regroupe des paroisses qui n’ont pas toujours été les siennes.
Huit diocèses se partageaient jadis son territoire. Tous pouvaient se glorifier d’une pléiade de saints.
La fête d’aujourd’hui les rassemble et nous offre l’occasion de les invoquer auprès de Dieu.

Philippine Duchesne est née à Grenoble en 1769 d’une famille implantée à Romans et à Grane. 
La Révolution – où son père tient une place importante – l’arrache au couvent de la Visitation. 
C’est à Grane qu’elle affermit sa vocation. 
En pleine Terreur elle fonde une petite communauté qui visite les prisonniers et les pauvres. 
En 1804, elle entre dans la Société du Sacré-Coeur de Madeleine-Sophie Barat. 
En 1817, elle part en mission en Floride et en Louisiane. Elle fonde une école où enfants noirs, blancs et métis sont éduqués ensemble, en plein Sud esclavagiste. D’autres fondations suivent. Son tempérament assez fort lui vaut d’être relevée du supériorat. 
À 72 ans, elle part en mission chez les Indiens Potowatomies que le gouvernement fédéral vient de déporter. C’était le but de sa vie. Trop âgée pour apprendre la langue c’est par la prière qu’elle témoigne. Les Indiens l’appellent « la-femme-qui-prie-toujours »
Sa santé donnant des inquiétudes, on la rappelle en Louisiane. Elle vivra encore dix ans n’oubliant jamais « ses » Indiens. 
Elle meurt le 18 novembre 1852.

Née au château d’Ornacieux, près de la Côte-Saint-André vers 1260, Béatrix entre à l’âge de 13 ans à la chartreuse de Parménie, non loin de Tullins. 
En 1300, elle fonde le monastère d’Eymeux où elle connaît le plus extrême dénuement. 
Elle y meurt un 25 novembre, sans doute en 1303. 
Une chapelle y perpétue son souvenir. 
La vie de Béatrix a été écrite par une moniale chartreuse contemporaine de la bienheureuse, Marguerite d’Oingt et elle atteste son ardent amour pour Jésus crucifié.

Les procès de béatification de Marthe Robin et de Jean Perriolat, deux grandes figures spirituelles drômoises du XXe siècle, sont actuellement en cours.

 (1902-1981) *Source : Foyer de Charité

 Marthe Robin est née le 13 mars 1902, à Châteauneuf de Galaure (Drôme) France. Peu à peu, elle comprend qu’elle est appelée en tant que laïque à vivre l’offrande de toute sa vie en union avec Jésus crucifié pour l’Eglise et le monde.

Le 10 février 1936, Marthe rencontre l’abbé Finet avec qui elle se met au service du Seigneur dans « la grande Œuvre de son Amour » que sont les Foyers de Charité, de Lumière et d’Amour.

Jusqu’à sa mort, le 6 février 1981, Marthe vivra dans sa petite chambre, dans la ferme, à La Plaine, à Châteauneuf de Galaure. Elle y accueillera plus de 103 000 personnes !

Et aujourd’hui, des dizaines de milliers de témoignages disent combien la prière de Marthe Robin au Ciel les rejoint, les encourage, les console…

(1920-1945) *Auteur : Dominique Morin 

 Né le 12 juin 1920 à Romans (Drôme). Août 1936, il employé à l’épicerie-droguerie en gros Boutin à Romans. Puis il est coupeur à l’usine Cuirs Meillon. En 1937, il adhère à la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, dont il devient responsable fédéral. Il se fiance le 4 octobre 1942. Le 20-23 mars, il part requis pour le STO, en solidarité avec la classe ouvrière : « fallait-il répondre à l’ordre de réquisition ou refuser ? Nous avons un instant envisagé cette seconde hypothèse, rester sur place et attendre que l’on vienne nous chercher menottes  aux poignets et partir entre deux gendarmes. Après quelques minutes de réflexion, Jean (Perriolat) dit : Non, pour dix minutes de « galerie », on ne peut pas laisser tomber les copains » (témoignage Michel Lemonon, aumônier jociste de Romans à l’époque).

En Allemagne, il arrive à Breslau le 23 mars 1943. Il est affecté au complexe Phrix à Hirschberg au service «entretien et réparations ». C’est une usine de produits chimiques synthétiques où un centaine de français sont employés sur 5000 Travailleurs de toutes nationalités.

Les activités interdites qu’il développe correspondent à sa solide formation antérieure depuis la France de jociste. Il n’a pas peur d’obtenir des messes spéciales pour les français, devient responsable de l’action catholique en Basse-Silésie, prend contact avec les prisonniers et leurs aumôniers. Ils conjuguent ainsi leurs efforts pour créer des Cercles d’Etudes, qui se tiennent pour beaucoup chez les religieuses d’Hirschberg.

En application du décret nazi du 3/12/43 contre l’action catholique française parmi les Travailleurs français en Allemagne nazie, il est arrêté le 26 novembre 1944 à l’usine. Dans les arrestations d’Hirschberg, qui dépassèrent la centaine, il y eut près de 90 prisonniers de guerre qui avaient refusé les « cercles Pétain ». La douzaine de requis STO arrêtés le fut pour action catholique, vendus par un volontaire français qui faisait son rapport sur le lag toutes les semaines. Des interrogatoires à la prison de Breslau ou de Hirschen ont lieu.

Il est envoyé le 18 décembre 1944 au camp concentration voisin de Gross-Rosen. Devant l’arrivée de l’armée russe, des « convois-tombeaux » sont évacués vers les autres camps, d’où peu de détenus survivront. Il arrive à Mauthausen le 15 février 1945 (n°128 885).

Il décède le 14 avril 1945 au camp de Mauthausen.

Les évêques du diocèse de Valence

Saint Emilien

Vers 362 – 374

Maxime

419

Cariatho

442

Saint Apollinaire

Vers 490 – 517

Gallus

549

Maxime

570

Ragnoald

581 – 585

Ailulf ou Agilulf

642

Ingild

650

Bobon

678

Bonit

788

Waldald

801 – 814

Adon

835

Dunctranne

855

Rupert

859 – 879

Isaac

886 – 899

Aimenric ou Aymeric Dalvaranne

910

Remégaire

911 – 923

Odilbert

947

Aimon

976 – 992

Guigues

993 – 995

Lambert

997 – 1011

Guigues

1016 – 1025

Bienheureux Humbert

1027 – 1030

Pons

1032 – 1056

Gontard

1063 – 1100

Eustache

1107 – 1141

Saint-Jean

1141 – 1146

Bernard

1146 – 1154

Odon de Chaponay

1156 – 1185

Lanthelme

1186

Faucon

1187 – 1199

Humbert de Mirabel

1200 – 1220

Gérald ou Gérold

1220 – 1225

Guillaume de Savoie

1227 – 1239

Philippe de Savoie

1242 – 1266

Robert d’Uzès

1267

Guy de Montlaur

1267 – 1274

Amédée de Roussillon

1275 – 1281

Jean de Genève

1281 – 1297

Philippe de Bernusson

 1297

Guillaume de Roussillon

1298 – 1331

Aymar ou Adhémar de la Voulte

1331 – 1337

Henri de Villars

1337 – 1342

Pierre de Chalus

1342 – 1352

Jean Joffrévy

1352 – 1354

Louis de Villars

1354 – 1377

Guillaume de la Voulte

1378 – 1383

Amédée de Saluces

1383 – 1388

Henri Alleman Bayler

1388 – 1390

Jean de Poitiers

1390 – 1447

Louis de Poitiers

1447 – 1468

Gérald ou Girard de Crussol

1468 – 1472

Cardinal de Saint-Sixte Pierre Riario

1472 – 1474

Antoine de Balsac

1474 – 1491

Jean d’Espinay

1491 – 1503

Cardinal François de Loris

1503 – 1505

Gaspard de Tournon

1505 – 1520

Cardinal de Lorraine Jean

1521 – 1523

Antoine de Vesc

1531 – 1536

Jean de Montluc

1554 – 1579

Charles de Gélas de Léberon

1580 – 1597

Pierre-André de Gélas de Léberon

1599 – 1622

Charles-Jacques de Gélas de Léberon

1623 – 1654

Daniel de Cosnac

1655 – 1687

Guillaume Bochard de Champigny

1687 – 1705

Jean de Catellan

1705 – 1725

Alexandre Milon de Mesme

1726 – 1771

Fiacre-François de Grave

1771 – 1788

Gabriel-Melchior de Messey

1788 – 1801

François Bécherel

1802 – 1815

Marie-Joseph-Antoine Laurent la Rivoire de la Tourette

1819 – 1840

Pierre Chatrousse

1840 – 1857

J.-Paul Fr.-Félix Lyonnet

1857 – 1864

François-Nicolas Gueulette

1864 – 1874

Ch.-Pierre-François Cotton

1875 – 1905

Jean-Victor-Emile Chesnelong (promu archevêque de Sens)

1906 – 1912

Emmanuel-Marie-Joseph Antelme Martin de Gibergues

1912 – 1919

Désiré-M.-Hippolyte Paget

1920 – 1932

Camille Pic

1932 – 1951

Joseph Urtasun (promu archevêque d’Avignon)

1952 – 1958

Paul Vignancour (promu archevêque coadjuteur de Bourges)

1958 – 1966

Jean de Cambourg

1966 – 1977

Didier-Léon Marchand

1978 – 2002

Jean-Christophe Lagleize

2002 – 2013

Pierre-Yves Michel

2014