Père Benjamin Latouche : l’expérience de la Pentecôte au Liban

Il y a près d’un an, mon directeur de mémoire, M. Michel Younès, islamologue et enseignant à l’Ucly (Université catholique de Lyon) m’a proposé de passer au semestre au Liban. Ma réaction a été simple : « Mais je ne parle pas arabe ! » Afin de me rassurer, il a ajouté que l’Université Saint Joseph (Beyrouth) donnait des cours en français. Avec l’accord de Mgr Pierre-Yves Michel, et le soutien de la paroisse Notre-Dame du Rhône, me voici le 3 septembre dernier dans l’avion pour le Liban.

Avant mon départ, les jeunes et les animateurs de l’aumônerie de la paroisse m’ont offert une jolie icône de la Pentecôte. Elle trône sur mon bureau depuis mon arrivée et ce n’est pas un hasard.
En effet, cette expérience au Liban a quelque chose de « pentecostale ». Quand je lis dans la Parole de Dieu : « parmi nous, il y en a qui viennent du pays des Parthes, de Médie et d’Elam. Il y a des habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce… » (Ac 2, 9). Je vois ici à Beyrouth des Libanais, des Éthiopiens, des Arméniens, des Syriens, des Sri Lankais, des Philipins, des Français expatriés etc. J’entends dans le récit de la Pentecôte : « Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? » (Ac 2, 6) : j’entends ici l’arabe libanais (qui est le plus parlé), l’anglais qui est la langue du commerce, mais aussi le français (principalement par les chrétiens), l’arménien etc. Comme j’aimerais avoir le don des langues comme l’avaient les apôtres !
Bref, je vis depuis deux mois au milieu d’un grand brassage de populations, qui co-existent les uns à côté des autres : les chiites avec les chiites, les sunnites avec les sunnites, les chrétiens avec les chrétiens… La guerre civile (1975 – 1990) et celle avec Israël (en 2006) ont laissé des traces sur les murs des villes mais aussi dans les consciences.

Un autre passage de la Parole de Dieu m’a saisi. Il s’agit du Psaume 102, 12 : « Aussi loin qu’est l’Orient de l’Occident, il met loin de nous nos péchés ». Est-ce que l’Orient est si éloigné de l’Occident ? C’est une interrogation de mon voyage. Ainsi, ce semestre au Liban a pour but de mieux connaître le monde arabe (notamment en m’initiant à la langue), découvrir le dialogue islamo-chrétien au niveau local mais aussi me familiariser avec les différentes églises d’orient. Pour cela, je suis des cours en Master à l’Université Saint-Joseph.
Pour m’aider dans cette mission, je loge dans la communauté des Jésuites, carrefour central pour la compagnie au Proche-Orient. J’ai ainsi pu rencontrer un évêque en rite chaldéen à Alep et des jésuites venant d’horizons très différents. Les discussions sont très riches, en français, en anglais et en arabe.

Pour toutes ces raisons, je rends grâce à Dieu chaque jour pour la chance de vivre ce « pèlerinage » au Liban.

Une dernière chose : le mois dernier, Michèle Debidour vous a conseillé d’aller voir Capharnaüm de Nadine Labaki. Je renouvelle cette invitation étant donné que ce film, tourné à Beyrouth, parle avec justesse de la pauvreté au Liban. La force de la réalisatrice a été de faire ce long métrage avec des personnes très pauvres ou en situation irrégulière, et non pas des comédiens professionnels.

P. Benjamin Latouche


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