Mon rêve d’évêque #3

C’est le troisième épisode de la série « Mon rêve d’évêque » de Monseigneur Michel, évêque de Valence qui partage en ce début ses rêves pour le diocèse de Valence, et ce que pourrait être son diocèse idéal.

Il les décline en trois thèmes, trois rêves, trois demandes adressées à Dieu : Croire, Dialoguer et Vivre en frères. Le dernier thème aujourd’hui : Tisser la fraternité

« Dieu a créé l’homme pour avoir quelqu’un en qui déposer ses bien­faits. » (AH IV, 14, 1)

Faisons ensemble de notre Eglise le la­boratoire de la fraternité.

C’est peut-être la condition fondamen­tale pour vivre le travail de la foi et le dialogue avec nos contemporains. Pour que ce que nous vivons et annonçons soit crédible !

C’est vraiment notre vocation, nous qui prions avec les mots de Jésus en di­sant : « Notre Père… »

Attention, la fraternité n’est pas un vague sentiment généreux. C’est « un choix à faire », nous dit le pape François. C’est « une décision à prendre », appuie l’ar­chevêque de Paris dans sa lettre pasto­rale de rentrée. Demandez aux coloca­taires de la maison Lazare à Valence ce qu’il en est. Demandez aux frères prêtres qui vivent sous le même toit. Soutien mutuel mais aussi lieu de conversion, la vie fraternelle peut prendre des visages multiples. Ce qui est sûr, c’est que nous ne pouvons en faire l’économie.

Une mobilisation concrète

Il est encore trop tôt pour savoir com­ment l’encyclique Fratelli Tutti irrigue et transforme nos coeurs, mais il est certain que la méditation du Pape François sur le Bon Samaritain ne nous laisse pas in­différents. Ce que j’ai aimé dans l’expé­rience lancée cette année du « panier du frère », c’est qu’elle nous mobilise de manière concrète et débouche sur des relations simples et vraies. Au-de­là du soutien matériel bien nécessaire, les relations qui se sont nouées sont un baume pour chacun des partenaires. Il en va de même avec les migrants qui, au sein de nos communautés, sont d’abord des frères et des soeurs.

Pour revenir à l’Evangile déjà cité de la pêche surabondante, les disciples s’em­pressent d’appeler les compagnons de l’autre barque quand ils sentent que les filets vont se déchirer à cause de la grande quantité de poissons qu’ils ont prise (Luc 5, 6). Plus que jamais, dans un climat individualiste, nous sommes convoqués à lancer souvent cet ap­pel aux compagnons de l’autre barque. Entre paroisses, entre les diverses équipes dans une même communauté, entre villes et villages, entre confrères, entre prêtres et diacres, entre jeunes et anciens… n’hésitons pas à demander de l’aide, à échanger des expériences heu­reuses, à nous donner des conseils, à vivre des moments forts ensemble. Cet échange de dons est au coeur de la dé­marche du congrès Mission, avant, pen­dant et après.

Comment marcher ensemble ?

La demande du pape François d’impli­quer toutes les Eglises diocésaines dans la préparation du synode des évêques de 2023 sur la synodalité tombe à pic. Bien sûr, elle nous paraît à première vue une surcharge. Mais la proposition est souple ; les portes d’entrée sont multi­ples. L’important est de partager sur la question suivante : « Une Eglise syno­dale, en annonçant l’Evangile, marche ensemble : comment ce marcher en­semble se réalise-t-il aujourd’hui dans votre Eglise particulière ? Quels pas l’Esprit nous invite-t-il à accomplir pour grandir dans notre marcher ensemble ? » (Document préparatoire : Pour une Eglise synodale : communion, participation et mission, N° 26) Je compte sur vous pour apporter votre contribution à ce chemin synodal.

Notre diocèse a l’expérience des syno­des (1992-1994 et 2013-2015) et les pro­cessus synodaux aussi bien au niveau paroissial que diocésain existent déjà, avec les différents conseils. Depuis 3 ans, nous avons initié une « assemblée diocésaine » chaque année au mois de janvier, à laquelle participent majoritaire­ment des laïcs, et qui permet d’écouter les mouvements profonds du Peuple de Dieu. Mais nous sommes sans doute ap­pelés à aller plus loin, en commençant toujours par nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu pour mener à bien les dis­cernements nécessaires.

Entrer en contact avec Jésus

Tous ceux qui ont goûté à l’écoute mu­tuelle nourrie par la Parole du Seigneur dans des petits groupes de maison savent les fruits qu’ils en ont reçus. Car la synodalité est d’abord une expérience et non pas une théorie de plus. Chaque année, la lecture des lettres des caté­chumènes et des confirmands adultes suscite en moi une joie profonde. Il en a été de même avec les participants du voyage de l’espérance en 2018.

Pour conclure, j’aimerais vous redire une nouvelle fois à tous : « Viens dehors ! » (Jean 11, 43) La devise que j’ai choisie en devenant votre évêque continue à m’ins­pirer jour après jour. N’oublions pas que c’est Jésus qui s’adresse ainsi à son ami Lazare pour le tirer des liens de la mort. Qui que tu sois, lecteur de ce texte, je t’invite à sortir de tes peurs et de tes doutes pour entrer en contact avec Jésus ; ne crains pas d’entrer en dialogue avec ses disciples que tu croises sur ta route et qui aspirent à cheminer comme des frères et soeurs avec toi.

Monseigneur Pierre-Yves Michel

Evêque du diocèse de Valence

 

 


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