Le diocèse de Valence ne peut pas récupérer le monastère de Saint-Restitut

Suite au reportage du quotidien Libération paru mercredi 16 août 2023 dans lequel le diocèse de Valence est accusé de vouloir déloger deux religieuses de leur monastère, l’Église catholique dans la Drôme et son administrateur apportent des précisions permettant de comprendre le sujet qui est présenté partiellement et partialement.
Le diocèse de Valence regrette d’abord les approximations et inexactitudes concernant l’Église Catholique de la part d’une journaliste qui se présente comme spécialiste nationale des questions de religion et de laïcité.
Eric Lorinet est bien administrateur diocésain après avoir été vicaire général jusqu’au départ de l’évêque de Valence Pierre-Yves Michel pour le diocèse de Nancy en avril dernier. Il gère et administre le diocèse jusqu’à la nomination d’un nouvel évêque.
Il est reproché au diocèse de vouloir récupérer les biens du monastère de St Restitut dans lequel deux religieuses rédemptoristines vivent. Éric Lorinet précise, comme cela a été expliqué à la journaliste : « Le diocèse n’a aucun pouvoir de déloger les sœurs et n’a aucun intérêt financier dans cette affaire puisqu’il ne peut pas récupérer le domaine. Le diocèse et Rome veulent seulement aider les sœurs à envisager l’avenir de manière rationnelle et respectueuse de leur vocation. Or elles se sont mises cette idée en tête et leur peur leur fait dire et faire des âneries ».
Le Pape François, dans un texte de 2018, indique qu’une communauté n’est pas viable en dessous de 5 sœurs, suivant là l’expérience bimillénaire de l’Église. Deux religieuses septuagénaires présentées affaiblies par l’article de presse et ne pouvant plus entretenir le site, ne peuvent occuper seules un tel site.
Le diocèse ne peut pourtant pas leur imposer de quitter les lieux contrairement à ce qu’elles veulent faire croire. « Il y a une autonomie de la vie religieuse avec une veille et un accompagnement du diocèse », explique l’administrateur diocésain. « Elles doivent trouver une autre communauté religieuse ou pourquoi pas une collectivité ou autre. La fondation des monastères est là pour les aider et les conseiller ».
Pour l’Église catholique ce n’est pas le destinataire du don qui pose un problème mais l’acte de donation à la municipalité. Un bien ecclésiastique ne doit pas être donné sans autorisation romaine. De plus, les deux sœurs qui revendiquent que les biens constituant la donation sont issues de leurs héritages, omettent volontairement d’indiquer que cette donation, au regard du droit français n’est pas possible puisqu’elles la font sans l’accord de trois autres membres de leur communauté. La municipalité de Saint-Restitut, en acceptant ce don se rend complice de l’acte illégal et Eric Lorinet appelle les élus concernés à éviter une telle insécurité juridique qui pénaliserait la commune et ses habitants. En tant que représentant de l’Église catholique dans la Drôme il a agi dans le cadre des prérogatives qui découlent du décret du 16 août 1901, comme il était de son devoir de le faire, et cela en vue de protéger toutes les sœurs de la congrégation, notamment celles qui n’étaient pas au courant de la donation.
Enfin le diocèse de Valence déplore la volonté des deux sœurs de créer une polémique et une opposition par voie de presse, cela dans le but de justifier un comportement manifestement irrégulier tant en droit canonique qu’en droit français. La décision prise par la prieure de donner les biens du monastère à la municipalité et « Jamais aux curés » « démontre bien l’état d’esprit des sœurs » souffle Éric Lorinet.
Crédit Photo : Service Des Moniales de France (SDM) www.service-des-moniales.cef.fr