Commémoration du centenaire de la catastrophe de la salle Sainte-Madeleine à Valence

Mercredi 5 juin, à 19h, Mgr Pierre-Yves Michel célébrera la messe à l’intention de toutes les victimes de la catastrophe de la salle Sainte-Madeleine, et de leurs proches, à la Cathédrale de Valence. La messe sera précédée de l’adoration et des vêpres à 18h30. Le 1er juin 1919 plus de 130 personnes participant à une fête diocésaine sont décédées dans cette salle. La ville de Valence organise une commémoration le 1er juin 2019, au cimetière à 11h.

Les Archives historiques du diocèse de Valence ont réalisé un document revenant sur cet événement, à partir de plusieurs articles et sources qu’elles ont pu réunir. Vous pouvez le lire ci-dessous.

 

SALLE SAINTE MADELEINE

En 1913, Mgr de Gibergues décide de la construction à Valence, entre le cours Voltaire et la voie ferrée, d’une grande salle de spectacle. C’est une des premières salles de cette ampleur en France.
Ce théâtre pouvait accueillir 6000 spectateurs et sa scène rivalisait avec celle du Chatelet à Paris.
L’évêché de Valence, maître d’œuvre l’avait fait construire pour abriter les grands congrès diocésains et y programmer quelques spectacles édifiants.

La salle comprenait quatre galeries et un immense parterre. Grâce aux bancs de bois on pouvait facilement y contenir plus de 6 000 personnes. La scène, l’une des plus vastes de France, pouvait recevoir trois cents personnes et même des animaux. Le peintre Louis Ageron avait réalisé le rideau de scène. L’énorme quadrilatère était l’œuvre de l’architecte Ernest Tracol, 1656 mètres carré au sol, 20 mètres de hauteur, trois galeries. Achevée en 1914, elle sera inaugurée en mai 1919. Mais, le 1er juin 1919, une fausse alerte incendie, crée un mouvement de foule terriblement meurtrier qui fera 130 morts.
Cette salle sera fermée jusqu’en 1930. Elle servira de refuge des troupes armées pendant les guerres. Elle fut occupée par l’autorité militaire dès le début de la guerre de 1914-18, elle sert d’abri à environ huit cents artilleurs. Puis, elle a aussi été réquisitionnée durant la seconde guerre mondiale vers 1944.
La sécurité n’était plus suffisante. Vers 1960, la ville de Valence l’achète et la démolit vers 1982, pour faire un grand parking, c’est la place Chamfort, rue du Clos Gaillard.

Récit du 1er juin 1919 :
En ce début d’année 1919, l’évêque de Valence, Mgr de Gibergues a décidé de célébrer Jeanne d’Arc, au cours d’un grand rassemblement, auquel est conviée la population catholique le dimanche 1er juin.
Le quotidien catholique « Le Messager de Valence » appelle la population à participer à cette grande manifestation, précisant que l’entrée est gratuite.
Une longue procession, avec bannières au vent, avec en tête tambours et clairons, forte des enfants des huit écoles libres de Valence, est prévue dans les rues de la ville, jusqu’à la salle Sainte-Madeleine. C’est dans cette salle qu’une projection gratuite de films artistiques est proposée, vers 15h.
Selon la presse, 4 000 spectateurs ont pris place dans la salle.
La cabine de projection a été installée au milieu des spectateurs. A seize heures trente, le film se bloque brusquement et la bobine s’enflamma. Rien d’alarmant, car les pannes sont fréquentes. L’incident est sans gravité et immédiatement éteint.
Mais un éclair a été projeté dans la salle obscure et un cri retentit « Au feu ! ». La panique gagne la salle et la foule se bouscule dans les escaliers qui sont rapidement complètement encombrés. Tous se ruent alors vers les portes qui s’ouvrent vers l’intérieur.
Au parterre, les religieuses qui encadrent de nombreux enfants, leur imposent de rester assis. Ils seront indemnes. L’opérateur hurle que le film va reprendre, l’évêque pour calmer la foule déchainée, fait jouer la Marseillaise, mais rien n’arrête la violence et la panique de la foule.
Mais aux étages, les escaliers sont bondés, certaines personnes se défenestrent, beaucoup sont piétinées et étouffées par la foule incontrôlée.
Vers huit heures du soir, la salle est entièrement évacuée. Le drame a couté la vie à 130 victimes : 30 adultes, et 100 enfants. C’est, hélas la plus grave catastrophe de ce genre connu en France.
Le mercredi 4 juin 1919, Valence rend hommage aux victimes. Au Champ de Mars, les cercueils sont alignés. Un long cortège se rend au cimetière Saint Lazare où a été érigée une stèle commémorative qui représente un ange portant une couronne à la main. Monseigneur Emmanuel Martin de Gibergues, mourra de chagrin le 28 décembre 1919.
Contre toute réalité, on persiste à évoquer la façade noircie par « l’incendie » de la salle Sainte-Madeleine, alors qu’il n’y a jamais eu d’incendie.

Un service anniversaire sera célébré solennellement à la Cathédrale le mardi 1er juin 1920. Les prêtres du diocèse sont invités ainsi que les communautés religieuses, les enfants des écoles et tous les fidèles.

Source : Archives historiques du diocèse de Valence – 16/05/19 – Synthèse de plusieurs articles et documents sources.


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