Le Père Bernard Lignan a cherché à connaître la sagesse des anciens

Personnalité reconnue dans le diocèse de Valence, le père Bernard Lignan de la communauté des Coopérateurs Paroissiaux du Christ Roi à la maison Nazareth à Chabeuil, est décédé ce lundi 31 mai au matin. Ses funérailles ont été célébrées le 2 juin à la maison Nazareth.

Le Père Bernard Lignan est né au Maroc, à Rabat, dans une famille nombreuse, le 26 janvier 1932. Après des études de sciences naturelles à l’université de Montpellier et à la suite d’Exercices spirituels, il entre dans la Congrégation des Coopérateurs Paroissiaux du Christ-Roi en la fête de la Croix glorieuse, le 14 septembre 1956. Il fait alors son noviciat à Pozuelo de Alarcón, près de Madrid. Après sa profession religieuse, le 7 octobre 1958, il dut faire le service militaire et en passa la majeure partie dans l’infanterie, en Algérie, acteur et témoin d’un conflit dont il parlait peu. Au retour, il fit ses études de philosophie à Caldes de Montbui, près de Barcelone, puis de théologie, à Rome.

Ordonné prêtre en l’église de Chabeuil par Mgr Jean de Cambourg, le 4 août 1968, il appartint longuement et par deux fois à la communauté de Nazareth dont il fut un dynamique Supérieur. On ne compte pas les innombrables retraites spirituelles, récollections et veillées de prière qu’il donna. Il organisa aussi de nombreux pèlerinages à Rome et en Terre Sainte. Il fut pendant quelques années membre des communautés de Pozuelo, en Espagne, de Grolley en Suisse, et de Bieuzy-Lanvaux, en Bretagne. À l’âge de 73 ans, il fit seul et à pied depuis Saint-Jean-pied-de-port le pèlerinage de saint-Jacques-de-Compostelle (env. 800 km), dont il laissa un récit très vivant qui se lit comme un  roman et qui reflète bien sa personne, emplie de piété, sensible, volontaire et ne rechignant pas devant l’effort. À Chabeuil, il s’occupa de la revue « Marchons ! » et fit construire la grande salle « Jean Paul II ». Depuis un an environ, il se préparait très sérieusement à son départ de cette terre pour rencontrer son Seigneur.

 

Homélie du père Barbier lors des funérailles : 

 

Frères et sœurs, chers amis,

Le portrait que nous brosse Ben Sira le Sage de celui qui s’applique à la loi du Très-Haut et qui la médite, nous rappelle que notre baptême nous a mis sur des chemins de vie évangélique à la suite du Christ et d’approfondissement de notre foi. Ces versets nous rappellent aussi la figure du Père Bernard pour lequel nous offrons cette célébration de la messe avant de l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure terrestre.

Oui, le Père Bernard, comme prêtre du Christ et comme religieux CPCR, a cherché à connaître la sagesse des anciens, s’est consacré à la lecture et à l’étude de l’Ecriture. Il a retenu l’histoire des hommes célèbres, il a pénétré dans les détours des livres bibliques, en a cherché le sens caché et a retourné leurs énigmes dans sa tête. Tout cela pour éclairer la foi de ses frères et sœurs. (Son application au travail intellectuel : ses études sur saint Paul et la Vierge Marie. Pour l’enseignement dans les retraites, les récollections et les veillées de prière : « Il fera connaître l’enseignement qu’il a reçu et mettra sa fierté dans la loi de l’Alliance prescrite par le Seigneur… Il répandra comme une ondée ses paroles de sagesse »).

En nous inspirant encore de ce passage de Ben Sira, nous dirons aussi qu’il s’est « appliqué de tout son cœur à servir dès le matin le Seigneur qui l’a créé ». (Sa présence ponctuelle, le matin à la chapelle pour l’heure de méditation, avant la célébration de la Messe).

Le Père Bernard est arrivé au noviciat, le 14 septembre 1956. Jour de la fête liturgique de la Croix glorieuse de N-S Jésus-Christ. Et je peux dire que la vie religieuse de Bernard fut marquée par la présence de la croix. En ajoutant qu’il fut d’un courage remarquable pour la porter.

Cela peut vous étonner, car il était d’une grande pudeur quant à sa vie intérieure. Oui, il a beaucoup souffert. C’est important de le dire de la vie d’un prêtre, d’un prêtre dont le sacerdoce a été très fécond. Caractère sensible, fort, volontaire, passionné, très droit et généreux, Bernard ne pouvait pas ne pas souffrir dans une Congrégation religieuse, milieu particulier qui regroupe des personnalités très différentes dont beaucoup ne se seraient pas réunies, si elles n’avaient pas été appelées par le Seigneur. Milieu particulier, certes, mais milieu où la fraternité dans un esprit de communion est au programme.

Bernard disait franchement ce qu’il pensait, ce qui lui semblait vrai et juste. Mais, comme il s’exprimait souvent de façon abrupte et comme sans appel, d’autres, particulièrement les Supérieurs, lui disaient aussi ce qu’ils pensaient, ce qui leur semblait vrai et juste. Alors les étincelles jaillissaient, précédant, fort heureusement, le travail d’apaisement, de pardon et de réconciliation. Oui, Bernard a eu beaucoup d’occasions de s’unir à la Croix de son Seigneur, Jésus… CHRIST (à la messe : « rassure-nous devant les épreuves en cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets et l’avènement de Jésus Christ, notre Sauveur. »).

Enfin, frères et sœurs, remarquons que le Père Bernard, qui avait achevé son pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle un 31 mai, fête de la Visitation de la Vierge Marie, a terminé son pèlerinage terrestre en même jour. Pour nous, ce n’est pas seulement une coïncidence. C’est un signe !

Signe de la place de la Vierge Marie dans sa vie. Non seulement dans sa vie intellectuelle de recherche théologique-mariologique, mais aussi dans sa vie de piété et dans sa vie intérieure.

Signe d’une nouvelle visitation : celle de Bernard chez le Dieu de son baptême, Père, Fils et Saint-Esprit, en compagnie de Marie, la mère de Jésus et la mère de Bernard.

Signe de l’esprit de service avec lequel il fit tant et tant de visites à des personnes âgées ou malades pour leur porter Jésus.

Signe de la foi solide du Père Bernard. Foi qu’il avait scrutée, approfondie et cimentée, dans l’étude et dans la prière, tout au long de sa vie. « Bienheureux celui qui a cru… » !

Signe de la joie qui arrivait avec le Seigneur et avec lui chez ces personnes seules ou souffrantes.

Oui, frères et sœurs, avec la Vierge Marie en la visitation d’autrefois dans la montagne de Judée et avec le Père Bernard en sa propre visitation d’avant-hier, n’hésitons pas à dire du fond du cœur : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! » AMEN

 

Textes : Ben Sira 39, 0-11 ; Ps 36 ; Lc 1, 39-56.


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