Mardi 16 mars
Nous prions avec le monde de la culture. Dominique Joubert, diacre, organiste titulaire de la cathédrale St Apollinaire de Valence.
L’eau vive
Les textes de ce jour sont vivifiants, réjouissants ! Nous avons tous dans notre inconscient cet attachement au liquide qui nous donne vie et nous y maintient !
Ici, l’eau coule en abondance ! comment ne pas penser au baptême, et aussi aux vacances, et aussi à la bienfaisante fraîcheur des bassins et des plages au cœur de l’été. Le désert verdit, nous voici désaltérés.
La symbolique de l’eau est très forte. Nous savons que sans eau rien de vit : sécheresse, dépérissement, paysages lunaires (ou martiens !), mort des animaux, mort de l’Homme.
Nous devons prendre soin de ce trésor dans lequel la Genèse que nous lisons à Pâques, décrit la naissance de la vie !
Voici le premier verset : « AU COMMENCEMENT, Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. » Curieusement, on ne nous dit pas que Dieu a créé l’eau !
Plus loin, au verset 7 : « Dieu fit le firmament, il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament et les eaux qui sont au-dessus. Et ce fut ainsi.»
Au verset 9 : Et Dieu dit : « Les eaux qui sont au-dessous du ciel, qu’elles se rassemblent en un seul lieu, et que paraisse la terre ferme. » Et ce fut ainsi.
Au verset 20 : Et Dieu dit : « Que les eaux foisonnent d’une profusion d’êtres vivants, et que les oiseaux volent au-dessus de la terre, sous le firmament du ciel. »
Dans la Bible nous trouvons un grand nombre de références à l’eau : Moïse frappant le rocher au désert, la Samaritaine etc…
La 5ème Parole du Christ sur la croix est « J’ai soif ». Puis au moment ou le garde perce le côté de Jésus mort, il en sort du sang et de l’eau. Et dans l’évangile de Jean (7, 37-39) Jésus dit : “Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur”.
Pas besoin de développer plus longtemps, à la lecture ou l’écoute de ces textes, nous savons que dans la vie éternelle, nous vivrons dans les eaux de la grâce.
L’eau a été une vivifiante source d’inspiration pour de nombreux compositeurs.
Commençons par Franz Liszt, et l’évocation virtuose des cascades à la Villa d’Este :
Franz Liszt (1811-1886) : « Jeux d’eau à la Villa d’Este »
Frédéric Chopin avec son prélude dit « à la goutte d’eau », plus nostalgique, écrivit dit-on à la Chartreuse de Valdemossa (Majorque), au cours d’une averse cette pièce dans laquelle, le bruit obsédant d’une goutte d’eau, lui inspira cette méditation mélancolique.
Frédéric Chopin (1810-1849) : Prélude « À la goutte d’eau »
Claude Debussy quant à lui, rejoint l’évocation des nymphéas de Monnet avec ses « Reflets dans l’eau »
Claude Debussy (1862-1918) : « Reflets dans l’eau »
Au tour ensuite de Maurice Ravel d’évoquer les ruissellements et cascades dans ses « Jeux d’eau ».
Maurice Ravel (1875-1937) : « Jeux d’eau »
Nous retrouvons encore Ravel avec « Ondine » sur un poème (le premier des 3 poèmes de « Gaspard de la nuit ») d’Aloysius Bertrand.
– « Ecoute ! – Ecoute ! – C’est moi, c’est Ondine qui
frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta
fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ;
et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui
contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau
lac endormi.»
« Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant,
chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais,
et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le
triangle du feu, de la terre et de l’air.»
« Ecoute ! – Ecoute ! – Mon père bat l’eau coassante
d’une branche d’aulne verte, et mes soeurs caressent de
leurs bras d’écume les fraîches îles d’herbes, de nénu-
phars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et
barbu qui pêche à la ligne ! »
*
« Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son
anneau à mon doigt pour être l’époux d’une Ondine, et
de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.
Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle,
boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa
un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées qui ruisse-
lèrent blanches le long de mes vitraux bleus. »
Maurice Ravel : « Ondine »
Enfin , l’organiste de Notre Dame de Paris, Louis Vierne composa cette pièce évocatrice des « Naïades », jeunes filles de la mythologie s’ébrouant dans l’eau. Il destina cette œuvre à mettre en valeur les flûtes harmoniques des orgues. En voici un bel exemple par Vincent Dubois (un des lointains successeurs de Vierne à Notre Dame) sur l’orgue construit au XIXème par Debierre à St Sauveur de Redon (35) ou l’intensité et la lumière des flûtes est particulièrement vive.
Louis Vierne (1870-1937) : «Naïades »
J’ai vu l’eau qui jaillissait du Temple : tous ceux qu’elle touchait furent sauvés
Lecture du livre du prophète Ézékiel 47, 1-9.12
En ces jours-là,
au cours d’une vision reçue du Seigneur,
l’homme me fit revenir à l’entrée de la Maison,
et voici : sous le seuil de la Maison,
de l’eau jaillissait vers l’orient,
puisque la façade de la Maison était du côté de l’orient.
L’eau descendait de dessous le côté droit de la Maison,
au sud de l’autel.
L’homme me fit sortir par la porte du nord
et me fit faire le tour par l’extérieur,
jusqu’à la porte qui fait face à l’orient,
et là encore l’eau coulait du côté droit.
L’homme s’éloigna vers l’orient,
un cordeau à la main,
et il mesura une distance de mille coudées ;
alors il me fit traverser l’eau :
j’en avais jusqu’aux chevilles.
Il mesura encore mille coudées
et me fit traverser l’eau :
j’en avais jusqu’aux genoux.
Il mesura encore mille coudées et me fit traverser :
j’en avais jusqu’aux reins.
Il en mesura encore mille :
c’était un torrent que je ne pouvais traverser ;
l’eau avait grossi, il aurait fallu nager :
c’était un torrent infranchissable.
Alors il me dit :
« As-tu vu, fils d’homme ? »
Puis il me ramena au bord du torrent.
Quand il m’eut ramené, voici qu’il y avait au bord du torrent,
de chaque côté, des arbres en grand nombre.
Il me dit :
« Cette eau coule vers la région de l’orient,
elle descend dans la vallée du Jourdain,
et se déverse dans la mer Morte,
dont elle assainit les eaux.
En tout lieu où parviendra le torrent,
tous les animaux pourront vivre et foisonner.
Le poisson sera très abondant,
car cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre,
et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent.
Au bord du torrent, sur les deux rives,
toutes sortes d’arbres fruitiers pousseront ;
leur feuillage ne se flétrira pas
et leurs fruits ne manqueront pas.
Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux,
car cette eau vient du sanctuaire.
Les fruits seront une nourriture,
et les feuilles un remède. »
– Parole du Seigneur.
Psaume 46, 2-3, 5-6, 8-9a.10a
R/ Il est avec nous, le Dieu de l’univers ;
citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !
Dieu est pour nous refuge et force,
secours dans la détresse, toujours offert.
Nous serons sans crainte si la terre est secouée,
si les montagnes s’effondrent au creux de la mer.
Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu,
la plus sainte des demeures du Très-Haut.
Dieu s’y tient : elle est inébranlable ;
quand renaît le matin, Dieu la secourt.
Il est avec nous, le Seigneur de l’univers ;
citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !
Venez et voyez les actes du Seigneur,
il détruit la guerre jusqu’au bout du monde.
« Aussitôt l’homme fut guéri »
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu ;
rends- moi la joie d’être sauvé.
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 5, 1-16
À l’occasion d’une fête juive,
Jésus monta à Jérusalem.
Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis,
il existe une piscine qu’on appelle en hébreu Bethzatha.
Elle a cinq colonnades,
sous lesquelles étaient couchés une foule de malades,
aveugles, boiteux et impotents.
Il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans.
Jésus, le voyant couché là,
et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps,
lui dit :
« Veux-tu être guéri ? »
Le malade lui répondit :
« Seigneur, je n’ai personne
pour me plonger dans la piscine
au moment où l’eau bouillonne ;
et pendant que j’y vais,
un autre descend avant moi. »
Jésus lui dit :
« Lève-toi, prends ton brancard, et marche. »
Et aussitôt l’homme fut guéri.
Il prit son brancard : il marchait !
Or, ce jour-là était un jour de sabbat.
Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pied :
« C’est le sabbat !
Il ne t’est pas permis de porter ton brancard. »
Il leur répliqua :
« Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit :
“Prends ton brancard, et marche !” »
Ils l’interrogèrent :
« Quel est l’homme qui t’a dit :
“Prends ton brancard, et marche” ? »
Mais celui qui avait été rétabli
ne savait pas qui c’était ;
en effet, Jésus s’était éloigné,
car il y avait foule à cet endroit.
Plus tard, Jésus le retrouve dans le Temple et lui dit :
« Te voilà guéri.
Ne pèche plus,
il pourrait t’arriver quelque chose de pire. »
L’homme partit annoncer aux Juifs
que c’était Jésus qui l’avait guéri.
Et ceux-ci persécutaient Jésus
parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.
– Acclamons la Parole de Dieu.
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