Mon rêve d’évêque #1

Un cap symbolique vient d’être franchi avec le passage à la nouvelle année. Cette période est souvent l’occasion d’adresser ses voeux et de se tourner vers l’année à venir, avec ses projets, et ses objectifs.

Monseigneur Michel, évêque de Valence vous partage ses rêves pour le diocèse de Valence, et ce que pourrait être son diocèse idéal. Mieux encore, en trois épisodes, il vous livre ce qui habite sa prière de pasteur. « La prière est un bon creuset pour que les rêves ne soient pas une manière de s’évader et qu’ils se concrétisent. Avec en plus, des fruits inattendus », explique-t-il.

Il les décline en trois thèmes, trois rêves, trois demandes adressées à Dieu : Croire, Dialoguer et Vivre en frères. Découvrez le premier : Travailler les fondations de notre foi

« Cette foi, que nous avons reçue de l’Eglise, nous la gardons avec soin, car sans cesse, sous l’action de l’Esprit de Dieu, telle un dépôt d’un grand prix renfermé dans un vase excellent, elle rajeunit et fait rajeunir le vase même qui la contient. » (AH III, 24, 1)

La priorité numéro 1, c’est de plonger dans la foi de notre baptême, ce trésor dont nous ne cessons de nous émerveil­ler. Notre Dieu est Trinité d’amour, Père, Fils et Saint Esprit. C’est en lui que nous pouvons mettre notre coeur. Redisons avec le Psalmiste : « Ma forteresse et mon roc, c’est toi… » (Psaume 30, 4) Ouvrons nos Bibles pour accueillir la Parole du Seigneur, nous en nourrir, nous laisser pétrir comme une bonne pâte, et faire découvrir la miséricorde de Dieu à tous les assoiffés de vie et de bonheur que nous rencontrons dans les milieux les plus variés.

Laissons-nous aussi former par la litur­gie qui alimente notre foi, comme nous le percevons bien dans cette belle pré­face des dimanches qui exprime bien la dynamique de salut qui nous saisit : « Dans cette existence de chaque jour que nous recevons de ta grâce, la vie éternelle est déjà commencée : nous avons reçu les premiers dons de l’Esprit par qui tu as ressuscité Jésus d’entre les morts et nous vivons dans l’espérance que s’accomplisse en nous le mystère de Pâques. » (nouvelle traduction de la 6ème préface du temps ordinaire). Grâce à la Parole de Dieu lue et priée en Eglise, nous avançons dans l’intelligence de la foi. Nous découvrons sa cohérence et nous sommes fortifiés pour en rendre compte.

La parole de Dieu pour continuer à nous lancer dans la mission

Je rêve que tous les chrétiens puissent bénéficier d’un groupe de partage de la foi, avec lecture de l’Evangile, prière partagée, soutien mutuel au coeur de leur vie, avec des rencontres fréquentes. C’est une des résolutions majeures de notre synode 2013-2015 sur l’évangélisa­tion : « Encourager la création de groupes locaux et réguliers pour lire, partager et prier la Parole de Dieu, avec des anima­teurs formés et des outils variés, sans oublier d’inviter largement. » (Résolution 1) J’ai repris cela dans l’ouverture de ma lettre pastorale d’octobre 2019 en citant le Pape François : « Que la Parole de Dieu devienne toujours plus le coeur de toute activité ecclésiale. » (La joie de l’Evangile, N° 174)

Dans le récit de l’appel des premiers dis­ciples dans l’Evangile selon Saint Luc (5, 1-11), il apparaît clairement que c’est seu­lement en s’appuyant sur la parole de Jésus que Pierre accepte de jeter à nou­veau les filets alors qu’il sort d’une nuit harassante et infructueuse. « Sur ta pa­role, je vais jeter les filets ». Autrement dit, aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous appuyer sur nos plans ou nos projets à nous, mais bien seulement sur la Parole de Dieu pour continuer à nous lancer dans la mission. Nous ne voyons que trop ce qui pourrait au contraire nous pa­ralyser : échecs, abus, découragements… Et ce n’est pas mieux quand les réussites nous montent à la tête.

L’important, c’est d’avoir une foi « en tra­vail ». Nous l’entendons dans la manière dont Pierre approfondit son lien à Jésus dans ce moment fondateur. Au début, il appelle Jésus « Maître » (verset 5). Quand il découvre la pêche surabondante, il fait un pas en arrière pour reconnaître son péché devant Jésus qui est maintenant son « Seigneur » (verset 8) Sa foi mûrit et s’approfondit. Goûtons, nous aussi, la joie que déclenche cette progression dans la foi, même si elle s’opère dans les creux et les moments d’épreuve.

L’enjeu de la formation et de la transmission

Ce chemin n’est pas réservé à quelques-uns. Récemment, le dialogue avec des catéchumènes a rafraîchi ma foi. « Le Christ m’a libéré après 12 ans de galère » ; « Croire en Jésus, c’est un énorme plus pour ma vie » Puissions-nous tous faire souvent l’expérience d’un échange sur la foi, y compris avec des personnes qui se disent non croyantes, ou qui ont rejeté la foi… Et que les disciples du Christ aient les mots pour parler de Dieu et du Christ Sauveur avec leurs contemporains, de façon compréhensible et non ésoté­rique… Faites des disciples ! (Matthieu 28, 19) Cet appel du Seigneur est très actuel et fonde tous nos efforts en matière de transmission (nouvelles formes de ca­téchèse des enfants et des jeunes qui fleurissent ici et là, scoutisme…) et de for­mation (samedis de la vie spirituelle, pro­positions pour sur la vie eucharis­tique.

Monseigneur Pierre-Yves Michel

Evêque du diocèse de Valence


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