Daniel Blanc, la foi comme vocation
Daniel Blanc qui a été vicaire général de Didier Léon Marchand et Jean-Christophe Lagleize puis exorciste diocésain, était âgé de 80 ans et avait été ordonné prêtre en 1967. Il est décédé dans la nuit du 10 au 11 mai à la maison de retraite de l’Olivier à Valence.
Il était toujours souriant, attentionné, d’une humeur constante et ouvert à l’autre. « C’est profondément ma foi, mais fondamentalement, je crois que c’est normal », tentait-il de justifier. Daniel Blanc était l’une des mémoires du diocèse de Valence. Bien qu’à la retraite depuis six ans, il était resté très actif en étant notamment responsable des prêtres ainés en lien avec l’assistant social du diocèse, Pierre Béguin, jusqu’en septembre dernier. « Lorsque j’ai présenté ma démission à l’âge de 75 ans, comme le veut la règle, j’ai dit à Monseigneur Michel que je restais disponible dans la mesure de mes forces ». Il s’est également impliqué auprès de la paroisse Saint Emilien Valence et a été président du conseil d’animation de Léoncel.
Le sacerdoce de ce natif de Dieulefit a été comme une évidence : « J’ai baigné dans un milieu très clérical ». S’il n’a pas de souvenir détaillé de son appel, il se souvient « j’y ai pensé comme ça, petit à petit je me suis dit Pourquoi pas moi », et de se rappeler « en CM2 le maître avait demandé de rédiger une rédaction sur ce qu’on voulait faire quand nous serions adulte, et j’ai écrit que je voulais être prêtre pour porter Jésus aux hommes et les aimer ». Daniel Blanc a suivi la dynamique familiale puisque plusieurs membres de sa famille ont été prêtres. « Pour un rassemblement familial du 14 juillet nous avons été 8 ou 9 pour concélébrer ! »
C’est ainsi qu’il intègre le pré petit séminaire, le petit séminaire, puis le séminaire de Viviers à l’âge de 18 ans. Après un an et demi de service militaire à Abidjan en Côte d’Ivoire, il rejoint le grand séminaire pour trois années de théologie. L’année 1967 est un cru spécial pour Daniel Blanc. L’évêque de Valence de l’époque, Mgr Jean de Cambourg, l’ordonne diacre en juin puis prêtre le 3 décembre à Allan. Son successeur, Mgr Didier Léon Marchand en fera son bras droit pendant (vicaire général) pendant un peu plus de 19 ans.
Ce sportif et passionné de haute montagne est d’abord envoyé comme aumônier de lycée à Romans au lycée du Triboulet et il a ouvert l’aumônerie du collège de la Monnaie à Romans au moment où la construction de ce quartier se terminait. « Déjà à l’époque on savait qu’on n’aurait pas des lendemains qui chantent dans ce quartier vu comme il était configuré », se rappelait-il. Il a également aidé la paroisse romanaise.
C’est ensuite que Monseigneur Marchand commence à lui accorder sa confiance en lui confiant le service de catéchèse qui n’existait pas, puis la formation des adultes.
Après avoir été son vicaire général pendant deux décennies, il accompagne son successeur, Monseigneur Lagleize, pour une transmission nécessaire et efficace durant un an et demi. Là, le nouvel évêque le nomme exorciste diocésain, une charge qui là encore n’existait pas. Et Daniel Blanc de témoigner sur cette aventure : « J’ai accepté parce que ça fait partie des pauvres et des petits, les gens qui sont dans des hôpitaux et en particulier un hôpital psychiatrique. Et vraiment ça a été 15 années extraordinaires de présence auprès de ces gens ! J’ai rencontré des gens très attachants mais en grosses difficultés de diverses manières ». Sa mission, c’était d’abord d’écouter. « Je repérais parfois des failles psychologiques ».
Avec sa foi comme vocation, le père Daniel était toujours à l’écoute et en soutien. C’est naturellement que le passage de la Bible qu’il préférait est celui du jugement dernier dans l’évangile de Matthieu, « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mt 25, 35-36)
« Ça fait partie des choses indispensables à se souvenir », expliquait-il. Et d’ajouter : « Surtout ne vous enfermez pas sûr vous-même n’oubliez pas que la mission s’adresse à tous et à toutes. Et comme le dirait le pape François n’oubliez jamais d’aller au périphérique ! »