Ne pas s’arrêter en haut de l’escalier…

La ville de Valence a présenté ce vendredi 12 avril, en présence de Monseigneur François Durand et du père Guillaume Teissier, recteur de la cathédrale de Valence un escalier monumental qui reliera en 2026 la basse ville au parvis de la cathédrale. Le diocèse de Valence s’en réjouit et rappelle que trois chantiers majeurs dépendant de l’État, toujours en attente de démarrage, impactent l’utilisation du lieu de culte.
Dans son « Journal de voyage de Bordeaux à Valence », en 1838, Stendhal disait que la cathédrale St Apollinaire était « un monument charmant ». C’est l’intérêt de tous qu’elle retrouve son lustre, pour les fidèles et pour tous les visiteurs qui ne manquent pas d’y entrer quand ils séjournent ou passent à Valence. Le diocèse de Valence salue l’effort de revalorisation du quartier et l’amélioration de l’accessibilité depuis la basse ville à travers notamment l’escalier qui permettrait d’accéder au parvis de la cathédrale. La perspective depuis la rue Barthelemy Roux était désastreuse avec la ruine de l’ancienne école au pied de ce parvis.
Toutefois, au-delà des chantiers extérieurs et pour permettre une expérience de visite originale, et des célébrations à la hauteur de l’édifice, la préoccupation du diocèse au sujet de la cathédrale se concentre sur trois sujets qui tardent à avancer.
La rénovation du sas sud et du parcours des visiteurs. Le diocèse a missionné une scénographe pour améliorer la mise en valeur de l’intérieur, par la création d’une nouvelle signalétique et de supports d’information permettant d’appréhender l’histoire et la symbolique de ce lieu unique à Valence. Ce travail est fait en lien avec la Ville, le département et l’État.
L’accès permanent à la cathédrale. La possibilité d’ouvrir la cathédrale en permanence, au- delà des offices du week-end, est conditionnée par la création d’un poste de gardien, cette surveillance physique étant exigée par l’État. Pour le diocèse, l’ouverture est capitale pour la liberté de culte et pour que les nombreux visiteurs de la Ville ne trouvent porte close.
La restauration suite à l’incendie accidentel en septembre 2021. La suie importante qui s’est déposée rend inutilisables le grand orgue (Scherrer 1753 / Mutin 1899 / Koenig 1984) et l’orgue de chœur. Le diocèse de Valence attend toujours le projet de restauration de la DRAC, depuis plus de deux ans. « Cela handicape fortement les célébrations et le rayonnement de la musique sacrée », regrette le père Guillaume Teissier, recteur de la cathédrale. La restauration des stalles et du parement en bois, détruits par le sinistre, n’a toujours pas été initiée.
Si l’Église Catholique est affectataire de ce lieu de culte majeur, c’est l’État qui est en le propriétaire, avec son parvis, comme pour toutes les cathédrales en France. Un travail de restauration extérieure est en cours. Il a été rendu nécessaire en particulier par la dégradation de la pierre de molasse sur les façades Sud et Nord. Le chantier concerne aussi les vitraux (étanchéité) et le parvis (derrière les grilles jusqu’au parapet dominant la basse ville). La place des Ormeaux est, elle, communale.
Dans le cadre des travaux d’embellissement et de rénovation sur le parvis et la place, le diocèse a fait état de ses contraintes liées au culte (processions pour les grandes fêtes, accès pour les mariages et funérailles, etc…) et à la nécessité de rendre lisible l’édifice depuis l’extérieur par des panneaux informatifs, notamment.
La basilique cathédrale St Apollinaire est au cœur de la ville de Valence, témoin de la présence d’une communauté chrétienne depuis le 3e siècle. En 313, le pèlerin de Bordeaux (Egérie) y fait étape sur la route de Jérusalem. Un ensemble cathédral (palais épiscopal – baptistère – cathédrale) a vu le jour dès le 6ème siècle, des vestiges du baptistère sont visibles au musée de Valence qui a été le site du palais épiscopal jusqu’en 1906.
La construction de la cathédrale actuelle commence aux alentours de l’an 1000, elle sera consacrée par le pape Urbain II en 1095 (930e anniversaire en 2025 !). Elle a été remaniée à l’époque baroque, suite aux dégradations du temps et des guerres de religion.
Les rois de France ont y fait souvent étape, son chapitre a été un foyer intellectuel et spirituel important. C’est une cathédrale de pèlerinage, comme le souligne son déambulatoire, sur la route de Jérusalem, de Saint Jacques de Compostelle et de St Antoine l’Abbaye. Elle est l’église-mère du Diocèse de Valence, abritant le siège (cathèdre) de l’évêque de Valence, Mgr François Durand, nouvellement ordonné le 10 mars dernier.