« Je n’étais pas un évêque par-dessus les autres j’étais un évêque au milieu des autres »

Monseigneur Didier Léon Marchand, évêque de Valence pendant 23 ans, s’est éteint ce mercredi en début de soirée dans sa 97e année.

On l’appelait l’Evêque des 3 papes. C’était un surnom que Jean Paul II lui avait attribué lorsqu’il l’a ordonné. Il avait en effet fallu trois papes pour le nommer évêque. Le premier a été Paul VI, mais Didier-Léon Marchand n’avait pas répondu de suite et Paul VI est décédé. Ensuite son successeur Jean-Paul Premier l’a nommé puis il meurt aussi, et il a dû attendre Jean Paul II pour être ordonné.

Celui qui a succédé à la tête du diocèse de Valence à Monseigneur Jean de Cambourg en 1978, a vécu son épiscopat sans compter et jusqu’à la fin. Même s’il n’était plus évêque en fonction, remplacé par Monseigneur Lagleize, puis par Monseigneur Michel, Didier-Léon Marchand n’a pas mis sa vocation à la retraite. « Quand on a dit un oui, comme dans un couple, on le renouvelle jusqu’à la fin et bien sûr que le oui je l’ai dit un jour et je le redis encore maintenant avec l’accord de l’Eglise. On est avec l’Eglise universelle quand on n’est plus évêque d’un diocèse. Je le fais en annonçant Jésus-Christ à ma manière je fais surtout par des retraites qu’on m’invite à prêcher », expliquait-il il y a quelques années à l’occasion de ses quarante ans d’épiscopat. C’est ainsi qu’il sillonnait les pays d’Afrique, qu’il allait en Océanie, à Nouméa ou à Tahiti, où il prêchait souvent. Au début de l’été dernier, il était en Alsace pour une dernière retraite. Depuis il s’était affaibli.

Monseigneur Marchand donnait également des retraites dans les Foyers de charité avec lesquels il  entretenait un lien particulier puisqu’il a été à l’initiative de la béatification de Marthe Robin.

Parmi les moments marquants de son épiscopat, ce natif du Rhône insistait sur son premier synode qui a rassemblé 250 personnes et qui a duré deux ans. « Cela a été comme une espèce de grande retraite du diocèse qui s’est préparé ainsi à pouvoir écouter l’Esprit Saint. Il y a eu d’autres synodes mais ce premier m’a beaucoup marqué”. Monseigneur Marchand aimait bien se rappeler de « l’arrivée » des diacres. Le premier qu’il a ordonné était en 1984. Il en a ensuite ordonné 24 pendant son épiscopat.

Après des études au Grand séminaire de Grenoble, à la faculté des lettres de Grenoble et à l’Institut catholique de Lyon, Didier-Léon Marchand obtient une licence de théologie et est ordonné prêtre le 19 mai 1951 pour le diocèse de Grenoble. Nommé évêque de Valence le 8 septembre 1978, il a été consacré le 5 novembre suivant. Il s’était retiré à l’âge de 76 ans, le 11 décembre 2001.

Ce qu’il vantait et appréciait du diocèse de Valence c’est « une Eglise un peuple de Dieu qui s’est très engagée. Je n’étais pas un évêque par-dessus les autres j’étais un évêque au milieu des autres. Les laïcs ont fait beaucoup plus que moi dans ce diocèse ».

Didier Léon Marchand a également été un pionnier de la communication dans l’Eglise de France. Il avait été nommé président de la commission des médias à l’époque où internet était mis en route. Il a d’ailleurs lancé les sites des diocèses de France. Il a aussi supervisé la création de la radio RCF qui est née suite à une initiative commune des évêques de la Province de Lyon. Ces derniers avaient créé Radio Fourvière suivi du nom de leur département, à l’occasion de la venue de Jean-Paul II à Lyon.

Monseigneur Marchand, en repos depuis quelques mois à la maison de retraite de l’Olivier à Valence appréciait le Pape François : « Avec lui les choses prennent une tournure magnifique. Ce Pape n’a pas la langue de bois. Il est capable d’initier des choses nouvelles en fonction de la vie des gens et pas en fonction du dogme », confiait-il l’été dernier.

Un évêque dont le ministère a été marqué par la clôture du Concile Vatican 2 « C’était un terrain d’envoi et transformation pour moi et l’Eglise en avait la charge. Il était fort de voir comment l’Esprit saint a donné un élan nouveau, initié par un pape âgé qui a eu le courage de lancer cela alors que tout le monde n’était pas d’accord ».

Passionné de photo et de nature. Il disait que la nature est le reflet de Dieu. Il aimait la contempler. Il était un grand voyageur aussi. Pas pour prendre des vacances mais pour les  retraites qu’il prêchait.


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« Dans ce temps de l’avent nous sommes appelés à ouvrir l’horizon de notre cœur, à   nous faire surprendre par la vie qui se présente chaque jour avec ses nouveautés »

Pape François

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