Ecologie Intégrale – Message de Monseigneur Michel

 

Dans son message ci-dessous, Monseigneur Michel revient sur l’assemblée plénière de la conférence des évêques de France à Lourdes, du 5 au 10 novembre 2019.

 

Chers frères et sœurs,

 

Dès la fin de l’assemblée plénière des évêques de début novembre, j’ai eu le désir de vous partager ce que nous avons vécu avec tous nos invités des diocèses.

 

Ces deux jours en présence de laïcs, prêtres, diacres, consacrés venus de toute la France nous ont permis d’ouvrir une réflexion de fond sur les enjeux de l’écologie intégrale.

 

Nous avons commencé par écouter six intervenants, croyants ou non, qui nous ont partagé, en se livrant personnellement, la manière dont ils ont choisi de changer de vie pour habiter notre planète de manière plus responsable. Interventions percutantes qui nous appelaient à prendre conscience des énormes questions posées à l’humanité, en résonance avec ce que dit le Pape François dans l’encyclique Laudato Si’ de 2015.

 

Comme chrétiens, nous ne pouvons rester les bras croisés devant cette «menace écologique» qui peut devenir une « opportunité » et même « un champ ouvert pour le Christ ». En dialoguant avec les intervenants, nous nous sommes demandé comment l’appel du Christ peut donner plus de vérité et plus d’efficacité face à l’urgence de la « maison commune » qui se défait ?

 

Je suis revenu de Lourdes bousculé par cet appel à la conversion au Christ, « qui éclaire le destin de toute la création » (Laudato si’ 99). Personnellement, deux points m’ont marqué dans la relecture théologique du 2e  jour, guidée par Elena Lasida et Fabien Revol :

  • Il peut être bon de parler de « péché écologique », comme l’a suggéré le synode sur l’Amazonie d’octobre 2019, pour désigner les multiples atteintes que nous infligeons à la planète et à l’homme qui est appelé à en être le gardien et le serviteur : en effet, reconnaître son péché, est déjà commencer à en être libéré ;
  • Il est très éclairant d’élargir la notion de « prochain » aux habitants de l’autre bout de la planète qui sont impactés par nos choix économiques.

 

En pièce jointe, vous trouverez le discours de clôture de Mgr Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des Evêques de France, que je vous invite à lire, car il met bien en lumière l’importance de cette conversion à laquelle nous sommes tous appelés.

 

Nous avons abouti ensuite en diocèse à tracer les grandes lignes de ce que nous avons à faire dans notre diocèse. En voici les points essentiels pour le diocèse de Valence :

  • Animation de la journée du 30 novembre sur le sens et la manière de mettre en œuvre le label « Eglise verte » ;
  • Travail avec la Direction de l’Enseignement Catholique sur l’alimentation et pourquoi pas sur la production d’énergies renouvelables ?
  • Enseignement de l’évêque au rassemblement Jeunesse 2000 à Chabeuil les 7 et 8 décembre 2019 ;
  • L’assemblée diocésaine du 18 janvier 2020 portera sur ce thème : « Moins de biens, plus de liens » ;
  • Projet de week-end de formation pour les acteurs de l’écologie intégrale ;
  • Participation d’une délégation drômoise au rassemblement « Terres d’espérance » à Châteauneuf-de-Galaure les 24, 25 et 26 avril 2020 (qui permettra de partager toutes les initiatives porteuses de vie qui germent dans le monde rural).

 

Chacun peut rechercher dès maintenant quel pas il peut faire vers une plus grande sobriété (Laudato Si’ 222-223).

 

Enfin, je suis heureux de vous partager quelques réactions des deux Drômois qui m’ont accompagné à Lourdes (tous deux membres de l’observatoire des réalités écologiques qui avait été imaginé par Mgr Lagleize pour croiser les regards sur les problématiques écologiques de la Drôme et que j’ai mis en route en 2015 à la suite du synode diocésain) :

 

Quel accueil chaleureux de la part des évêques et des autres laïcs !

Chacun semble comprendre que nous participons à quelque chose d’inhabituel, de particulier, voire de prophétique.

Les témoignages de la matinée du 5 novembre sont venus nous interroger dans notre quotidien, dans notre réponse à l’encyclique Laudato Si’, que nous soyons laïcs, évêques, que nous soyons déjà engagés sur le chemin de l’écologie intégrale ou juste débutants…

Nous sommes appelés à une ascèse joyeuse, une écologie inclusive.

Face à un bouleversement de la création, nous sommes appelés à déplacer nos représentations et à expérimenter de nouveaux chemins.

Nous sommes appelés à transformer la menace en créant de nouvelles manières de vivre ensemble et cela passe par l’entraide et la coopération.

Nous sommes appelés à vivre d’espérance, car l’écologie intégrale peut être une écologie de l’espérance, une écologie du sens.

Augustin Guendouz, secrétaire général de Biovallée, référent diocésain pour le label Eglise verte, Montélimar

 

Merci !

C’est avec ce cri du cœur que je suis revenu de Lourdes et de l’assemblée plénière des évêques.

Merci aux évêques pour avoir pris à cœur la synodalité invoquée par le pape François comme axe majeur de la réforme ecclésiale de l’Église catholique.

Merci pour ne pas avoir oublié que l’Église vit dans l’histoire et pour avoir été attentifs au signe des temps que constitue la crise écologique dans son ensemble, avec ses conséquences sociales et spirituelles.

Merci pour avoir compris que l’écologie intégrale est un paradigme global, incluant par exemple les questions migratoires ou la bioéthique.

Merci pour avoir invité et écouté des personnes parfois critiques vis-à-vis de l’Eglise, mais qui sont aux avant-postes pour la construction d’un autre monde plus conforme à l’Evangile et signe du Royaume des Cieux.

 Et enfin, merci d’avoir regardé l’enjeu écologique comme un enjeu missionnaire – ad extra et ad intra : d’une part pour aller à la rencontre du monde étranger à l’Église ; et d’autre part pour appeler chaque chrétien à la sainteté. Raphaël Cornu-Thénard, fondateur d’Anuncio, mouvement d’évangélisation, qui était un des intervenants à Lourdes, ne disait-il pas que l’écologie était la priorité spirituelle de notre temps et qu’il n’y a pas de sainteté sans écologie ?

Sébastien Dumont, apiculteur, Châteauneuf-de-Galaure

 

Je les remercie pour leur disponibilité et pour la joie avec laquelle ils ont répondu à mon invitation. Tous ensemble, nous pouvons avancer à la lumière de l’Esprit Saint dans le discernement sur les manières justes de vivre toutes les relations, à la terre, aux autres, et en particulier aux pauvres, à nous-mêmes et à Dieu notre Créateur, et quelles conversions cela nous demande. Je vous invite tous à devenir familiers de la prière avec la création qui figure à la dernière page de couverture de ma lettre pastorale « La joie de la mission » (octobre 2019).

 

Le temps de l’Avent dans lequel nous entrons est particulièrement propice à ce cheminement : «  Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient ! (Matthieu 24, 42) Cet appel de Jésus transforme notre manière de nous impliquer dans le monde, en guetteurs de l’espérance de sa venue. »

 

Bonne route d’Avent !

 

+Pierre-Yves Michel

Évêque de Valence

 


Le Secours Catholique agit contre la pauvreté et en faveur de la solidarité en soutenant les plus fragiles à travers un accompagnement financier et convivial pour sortir de l’isolement. 

C’est un mouvement d’Eglise mais aussi reconnu par l’Etat pour sa dimension caritative. 

Il est donc reconnu comme un acteur de la société civile ouvert à tous sans prosélytisme.

« Dans ce temps de l’avent nous sommes appelés à ouvrir l’horizon de notre cœur, à   nous faire surprendre par la vie qui se présente chaque jour avec ses nouveautés »

Pape François

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